Google et Youtube interdisent la monétisation des contenus climatosceptiques

Google et sa plateforme de vidéos YouTube ont durci leur règlement, jeudi 7 octobre, contre les publicités et les contenus climatosceptiques. Sont visées les vidéos ou publications qui nient le réchauffement climatique et ses causes.

Google fait un pas de plus dans la lutte contre la désinformation. Le géant du web s’est engagé, jeudi 7 octobre, à interdire les publicités et ne plus monétiser les contenus jugés climatosceptiques sur son moteur de recherche comme sur sa plateforme de vidéo Youtube. Dans un message adressé aux annonceurs, il annonce que ce règlement concerne les publications ou vidéos qui “contredisent le consensus scientifique bien établi autour de l’existence et des causes du changement climatique “.

Concrètement, la plateforme cible tous les messages qui définissent le changement climatique comme une affabulation ou une arnaque, ceux qui nient que le climat est en train de se réchauffer sur le long terme ou que les émissions de gaz à effet de serre et l’activité humaine contribuent à cette réalité. La plateforme ne se limite donc pas à sanctionner les publicités mais attaque aussi les créateurs de contenus de la mouvance climato-sceptique au porte-monnaie, en les empêchant de récolter des recettes publicitaires. “Les annonceurs ne veulent tout simplement pas que leurs pubs apparaissent à côté de ce genre de contenus, justifie Google. Et les éditeurs et créateurs ne veulent pas d’annonces qui font valoir ces affirmations sur leurs pages ou vidéos.”

Lutte contre la désinformation

Youtube avait été pointé du doigt en janvier 2020 par l’ONG américaine Avaaz. Elle l’accusait d’orienter des millions d’usagers vers des vidéos niant le changement climatique en favorisant les contenus qui suscitent des réactions émotionnelles fortes. La plateforme qui a réclamé cet été 2 milliards de spectateurs mensuels dans le monde, soit 64% de l’audience pour les vidéos en ligne, selon le cabinet eMarketer, avait répondu qu’elle faisait son maximum pour réduire le nombre de contenus problématiques.

En restreignant les vidéos qui nient le réchauffement climatique, le groupe californien renforce son engagement contre la désinformation. Il bloque déjà la publicité adossée à certains sujets sensibles, comme des vidéos sur les armes à feu ou des événements tragiques. Youtube avait aussi réaffirmé en octobre 2020 sa volonté d’écarter les contenus douteux sur l’épidémie de coronavirus, sur les vaccins, ou encore sur les risques de la 5G. Une profession de foi qui n’a pas toujours été suivie d’effet puisque certaines publicités laissaient s’infiltrer des sites antivax.

Un effort commun

Les autres plateformes ont aussi montré patte blanche contre les contenus climatosceptiques. Facebook, qui talonne Google sur le marché de la publicité en ligne, communique régulièrement sur ses efforts pour enrayer cette désinformation. Mais la plateforme n’a pas encore mis en place d’interdiction sur ce sujet.

Le géant des réseaux sociaux privilégie la mise en avant des faits scientifiques indiscutables via une section consacrée à l’environnement.

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