Racisme : près d’une agence d’intérim sur deux accepte de discriminer à l’embauche

France Inter a révélé ce vendredi 8 octobre que près de la moitié des agences d’intérim interrogées par SOS Racisme acceptent, à la demande de leurs clients du BTP, de discriminer les travailleurs “étrangers”. Ce testing téléphonique a été réalisé en mai dernier sur 69 d’agences d’intérim en Ile-de-France.

“C’est de la discrimination mais on accepte de le faire”, confie une salariée d’une agence d’intérim de banlieue parisienne. Selon une information de France Inter, révélée vendredi 8 octobre, 45% des agences d’intérim, sur les 69 interrogées lors d’un testing téléphonique, ont accepté de discriminer leurs employés à cause de leurs origines.

En se faisant passer à chaque fois pour l’assistante d’une entreprise de BTP, des membres de l’association SOS Racisme ont demandé à des agences d’intérim franciliennes, parmi les neuf principales enseignes françaises, de “ne recruter que des travailleurs de type européen”. Leurs réponses ont été sans équivoque : “Je n’ai rien entendu mais je le note”, “Si on n’a aucune preuve de ce type d’échange, on peut faire le nécessaire”, “Je le garde pour moi mais je m’en souviendrai pour vous faire parvenir les profils que vous recherchez.

On ne les a pas poussés”

Au micro de France Inter, Marie Mescame, responsable du pôle juridique de SOS Racisme, a souhaité rappeler le but de la démarche : “On ne les a pas poussés. Si la réponse était non, alors on n’insistait pas. C’est d’autant plus accablant que certaines ont signé des chartes de l’égalité. On fait des lois, mais elles ne sont pas appliquées. Elle ne sont pas contraignantes en fait ! Il manque encore une véritable politique de lutte contre les discriminations“, regrette-t-elle.

Selon le journal Le Monde, seule l’agence Adecco, épinglée il y a 20 ans pour fichage ethnique, sort sans faute de cette enquête : aucune de ses agences n’a accepté les sollicitations de l’assistante fictive, à l’inverse de Proman, Ergalis ou Morgan Service. SOS Racisme avait déjà à la fin de l’année 2018 révélé une enquête discriminatoire dans le secteur de l’immobilier, obligeant les professionnels de ce secteur à former leur salarié à la non-discrimination pour l’accès au logement.

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