Dominique Strauss-Kahn, le nouveau scandale fiscal

Si chacun se souvient de l’affaire du Sofitel de New-York, c’est pour un nouveau scandale que Dominique Strauss-Kahn revient dans l’actualité. Son nom est apparu dans divers documents stipulant que celui qui est dorénavant conférencier et consultant international touche un salaire comparable à un patron du CAC 40 tout en boudant les frontières fiscales. La journaliste Linda Bendali s’est plongée dans ces documents inédits pour l’émission “Cash Investigation”, diffusée le jeudi 7 octobre à 21 heures sur France 2.

Les “Pandora Papers”, des millions de documents confidentiels obtenus par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont fait couler beaucoup d’encre depuis qu’ils ont fuité. Des centaines de personnalités à travers le monde y sont mises en cause, dont Dominique Strauss-Kahn (DSK), ancien ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie puis directeur général du FMI de 2007 à 2011.

Escapade fiscale sous le soleil du Maroc

Si DSK gagne gros, c’est qu’il conseille des oligarques, des entreprises et des chefs d’État. Il crée d’abord la société de conseil Parnasse International, basé au Maroc, dont il est le seul actionnaire et l’unique salarié. Extrêmement rentable, l’entreprise marque le coup avec un bénéfice de 7,8 millions d’euros dès 2014, après seulement un an d’existence. Dominique Strauss-Kahn n’a payé aucun impôt : son entreprise étant immatriculé dans le nouveau quartier d’affaires Casablanca Finance City (CFC), une zone franche très attractive pour les entreprises étrangères puisqu’elles ne paient aucun impôt sur les bénéfices les cinq premières années.

L’économiste spécialiste de la fiscalité Ano Kuhanathan a calculé pour l’émission “Cash Investigation” l’économie d’impôt que DSK a réalisée en délocalisant son activité à la CFC plutôt qu’en France : “Sur cinq années fiscales complètes, on arrive à environ 6,163 millions d’euros d’impôts sur les sociétés, que son entreprise aurait dû payer si elle avait été domiciliée en France.”

Vers de nouveaux horizons fiscaux

Une fois les cinq années d’exonération fiscale de la CFC passées, en 2018, Dominique Strauss-Kahn ouvre une autre société aux Emirats arabes unis, où la juridiction fiscale est particulièrement opaque . L’État est classé au dixième rang des principaux paradis fiscaux du monde par l’ONG Tax Justice Network. La création de cette société dans ce paradis fiscal est l’une des révélations des “Pandora Papers”, explique le site de Franceinfo.

“Grâce aux “Pandora Papers”, l’équipe de “Cash” a également eu accès aux livres de compte de 2016 et 2017 de la société de Dominique Strauss-Kahn, et a ainsi pu cartographier la galaxie de ses clients. Un gotha mondial qui sent le soufre, composé de grandes entreprises comme Rosneft, un géant du pétrole russe, dont le patron Igor Setchine est un proche de Vladimir Poutine”, explique le site d’information.

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