Réforme de l’allocation handicapés : le projet de loi rejeté

L’Assemblée nationale a examiné jeudi 7 octobre un projet de loi porté par les députés Les Républicains, réclamant une “déconjugalisation” de l’allocation adultes handicapés (AAH). Cette allocation est pour l’instant calculée selon les revenus du conjoint. Après un vote dans une ambiance houleuse, la réforme n’aboutira finalement pas. La méthode de calcul reste la même.

L’allocation adulte handicapés (AAH) n’en finit pas de diviser à l’Assemblée nationale. Jeudi 7 octobre, Les Républicains (LR) ont porté à l’examen des députés leur proposition de loi pour “déconjugaliser” cette aide. Après examen par les parlementaires, c’est finalement la majorité qui a le dernier mot et qui rejette ce projet de réforme.

L’opposition souhaitait que l’allocation soit calculée indépendamment du revenu du conjoint, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Face à la majorité présidentielle défavorable à ce projet, Aurélien Pradié, député LR du Lot et porteur de la proposition de loi, a dénoncé un “gouvernement buté”, le “sectarisme primaire” de La République en marche (LREM) et sa “sale méthode” pour supprimer l’ensemble des articles de sa proposition de loi.

Il souligne que “déconjugaliser” l’AAH bénéficiera sans distinction aux modestes et aux fortunés, et reviendrait à remettre en cause “l’ensemble du système de protection sociale français fondé sur la solidarité sociale et familiale” avec un effet boule de neige pour toutes les aides sociales. “Un débat beaucoup plus large” selon la députée macroniste Christine Cloarec qui soutient que si la déconjugalisation est ouverte à tous les minima sociaux, cela représenterait 20 milliards d’euros. Elle accuse également Aurélien Pradié de “se faire de la publicité politique” en “nous [la majorité] faisant passer pour les méchants“.

Redorer l’image des Républicains

Outre l’AAH, le groupe LR défend jeudi six autres textes avec entre autre des propositions de loi pour “dire stop à la prolifération anarchique des éoliennes” ou réclamant “un ticket restaurant étudiant“, afin de pallier les zones blanches sans restaurants universitaires.

La droite porte aussi des résolutions pour faire de la “lutte contre la disparition des abeilles” une grande cause nationale en 2022, ou réclamer “une filière française de production et de recyclage des masques de protection sanitaire“. Ce faisant, le chef du groupe LR, Damien Abad, veut montrer que sa famille politique est “capable de parler d’autres sujets que des questions de sécurité et d’immigration” et mettre en avant un visage plus “social” et “environnemental“.

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