Hausse du prix de l’énergie : ce que proposent les candidats à la présidentielle

Gel des tarifs, baisse du prix du gaz, renationalisationLes propositions pleuvent face à la hausse du prix du gaz et de l’électricité le 1er octobre. Tour d’horizon des différentes idées lancées par les candidats à l’élection présidentielle 2022.

Chacun y va de sa proposition pour lutter contre la hausse des tarifs du gaz et de l’énergie. Dernière sortie en date : la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), a proposé mardi 5 octobre de faire baisser les taxes sur les carburants. Une idée jugée très vite irrecevable par bon nombre de représentants politiques. Alors que propose exactement chaque candidat à la présidentielle ? On récapitule.

  • Réduire la taxe sur les carburants

Le virage pris par Anne Hidalgo concernant le carburant peut étonner. La maire de Paris, réputée pour sa politique anti-voiture, prône désormais une baisse des taxes des carburants. Elle soutient, dans un entretien mis en ligne par Libération, miser sur une écologie « sociale ». « J’estime qu’on ne peut pas continuer à demander aux plus fragiles, aux plus modestes ou aux classes moyennes de payer le prix fort de la transition écologique ». Plus modéré, le candidat écologiste Yannick Jadot s’était déclaré favorable à une taxe « flottante ». Le système mis en place sous Lionel Jospin consistait à compenser les augmentations de prix par une réduction de la part de taxes perçues par l’Etat.

La position de la maire de Paris est jugée « incohérente » par le ministre de l’économie, Bruno le Maire. Invité mercredi sur RTL, le locataire de Bercy juge qu’Anne Hidalgo « veut à la fois accélérer la transition écologique et veut subventionner les énergies fossiles ».

Le ministre défend la stratégie du gouvernement pour bloquer la facture énergétique, malgré une hausse du prix du gaz évaluée à 12,5% en début du mois : geler les prix jusqu’en avril et compenser la hausse avec le chèque énergie. Mais pour la plupart des candidats à la présidentielle de 2022, la réaction du gouvernement est loin d’être suffisante.

Arnaud Montebourg s’est ainsi directement attaqué à la TVA qu’il souhaite réduire à 5,5%, au lieu de 20%, a-t-il annoncé le 1er octobre sur RTL. Une idée reprise jeudi par Marine Le Pen . La candidate cible l’essence, l’électricité et le gaz pour faire économiser entre « 340 et 350 euros par an » aux consommateurs.

  • Bloquer totalement les prix

Si Jean Castex avait assuré, au journal télévisé de France 2, bloquer la facture énergétique des Français, le prix de l’électricité grimpera pourtant bien de 4% en février 2022. Une hausse à laquelle s’opposent fermement Arnaud Montebourg. L’ancien ministre de l’économie a dénoncé une augmentation des prix de l’énergie déjà conséquentes depuis le début de l’année. « En 2021, une famille dépense en moyenne 308 euros de plus pour sa facture de gaz », affirme-t-il, avant de pointer du doigt le prix de l’essence, au-dessus du « niveau qui avait provoqué la crise des Gilets Jaunes ».

Arnaud Montebourg demande un blocage des prix, pour l’électricité comme pour le gaz, qui ne s’arrête pas en avril 2022. Il est rejoint sur ce point par le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon. Celui qui est arrivé quatrième au première tour de la dernière élection présidentielle va même plus loin et demande le blocage des prix de tous les biens de première nécessité : énergie, pâtes, riz…

  • Reprendre l’argent aux fournisseurs

L’autre proposition de Jean-Luc Mélenchon est d’aller chercher l’argent à la source. Dans une revue de la semaine publiée sur Youtube le 1er octobre, il énonce l’idée de réquisitionner les profits des fournisseurs d’énergies. « Avec 10% des revenus de l’entreprise [Total], nous pouvons redonner 500 euros aux trois millions de personnes pour qui le coût du gaz a augmenté et ainsi effacer cinq ans de surcoût », assure-t-il.

Plutôt opposé dans la vie politique à Jean-Luc Mélenchon, le candidat de droite Xavier Bertrand exprime pourtant un agacement similaire concernant les profits générés par les fournisseurs d’énergie. « Il y en a marre de leur com’, ils nous prennent pour des imbéciles ? », a-t-il réagi au micro de France Info lundi 4 octobre. Le président des Hauts de France dénonce un arbitrage aux dépens du consommateur : « Quand l’Etat reçoit deux milliards d’euros grâce à l’augmentation des taxes, on ne fait pas semblant d’être généreux en remboursant 580 millions d’euros avec le chèque énergie », fustige-t-il.

  • Nationaliser l’électricité et le gaz

Portée par le communiste Fabien Roussel, la volonté de faire revenir l’électricité et le gaz dans le domaine public permettrait de supprimer entièrement les taxes. « Celles que prélève l’Etat représentent 40 % de la facture d’électricité, précise-t-il à Public Sénat. En enlevant ces taxes, on pourrait presque diviser le prix par deux. » Pas avare de proposition pour baisser le prix des factures d’énergie, Jean-Luc Mélenchon partage cette envie de nationaliser les fournisseurs pour que « tout le monde ait accès à l’électricité et au gaz ».

  • Des propositions à préciser

Les candidats ne pouvaient pas passer à côté de ce sujet, quitte à s’engager sur des principes sans en détailler les mesures. La candidate de la droite Valérie Pécresse a ainsi promis une politique visant « une relative stabilité des prix de l’énergie », lors d’un déplacement dans la Manche. Pas de programme précis pour l’instant, mais on pourrait en apprendre plus lors de la primaire des Républicains.

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